Un joyeux bazar

On ne compte évidemment plus les spectacles qui ont été annulés pour cause de pandémie. Comme pour l’ensemble de la sphère culturelle (hormis bien sûr au Puy du Fou – fief de la Vendée catholique et royale qui bénéficie de largesses particulières), aux Premières Mondiales, nous n’avons pas été épargnés.

Depuis le 8 mars dernier, date de notre dernier concert au Musée des Beaux-Arts d’Angers, notre activité a été mise en cale sèche. Timidement, notre saison 2020 (re)démarre… ce 20 septembre. Les Journées Européennes du Patrimoine nous  offrent l’opportunité de nous désankyloser. Un après-midi de « causerie musicale » placée sous le double signe du patrimoine et du voyage (à plus de 100 km de chez soi, si ! si !) est au programme. Il est même prévu de voyager dans le temps, c’est dire si l’on ne se refuse rien !

Pour l’occasion, Les Premières Mondiales se présenteront sous une apparence inédite. Les deux « piliers » habituels que sont « l’homme-orchestre » Thierry et « il maestro » Jean-Louis, ayant décidé de s’octroyer un peu de repos, ce sera Manuel, « la nouvelle recrue », qui accompagnera de ses percussions, mon bavardage drôlement cruel. Il donnera également la réplique à un fameux duo, celui de Two’s Company, qui s’associe à nous ce 20 septembre. Une coproduction franco-anglaise (ou « anglo-angevine », c’est selon !), en quelque sorte ! Liz Hanaway au chant et à la guitare (et qui nous réservera quelques menues surprises) et Tony Baker au piano. En somme, notre réponse au plus que discutable Brexit.

L’association Two’s Company / Premières Mondiales a connu un précédent. C’était à la fin de l’été 2017 (déjà !), à la Bouilloire Volante. Nous y avions interprété, en quartet encore – mais cette fois-là, avec Blaise Desol à la guitare – le Barbara’s Blues. L’idée de renouveler l’expérience, autour d’autres textes, nous a paru pertinente. La cour de l’ancien presbytère de Charcé St Ellier nous accueillera.

Compte-tenu du contexte épidémique actuel, la réservation auprès du service culturel de Brissac Loire Aubance est indispensable. J’ajoute – même si vous vous en doutez – que ce spectacle aura tout du « bal masqué nouvelle formule« . Ou alors, il faut se mettre en en apnée ; mais 1h15 à 1h30 sans respirer, ça nécessite un peu d’entraînement !

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…Et ce fut un sympathique concert plutôt que le bazar annoncé par l’affiche ! Comme quoi, il ne faut pas toujours faire une confiance aveugle à la communication… En plus, bien que menaçante, la météo s’est tenue coite. Et pour un spectacle en extérieur, c’est un détail d’importance. Vous aurez noté que je parle « d’extérieur » et non de « plein air ». Par compassion sans doute pour notre public, qui dut conserver un masque sur le bas du visage, et donc respirer dans des conditions pas franchement idéales. Un public que nous avons eu plaisir à retrouver, et qui semblait heureux, lui aussi, de renouer avec la belle proximité qu’offre le spectacle vivant. Oui, les saltimbanques sont toujours de ce monde, et ils/elles ne demandent pas mieux que d’apporter du temps de détente et de réflexion à celles et ceux qui voient la curiosité comme une qualité et non comme un vilain défaut !… Le « bol d’air » (d’inspiration tibétaine) fut apporté par la thématique du voyage qui nous avait été suggérée pour concocter notre programme. En même temps, être installé(e) dans la cour du presbytère de Charcé St Ellier, pour nous écouter à l’occasion de ces Journées du Patrimoine, prenait des airs de « Les baladins jouent pour vous dans les douves du château ». D’ailleurs, l’ouverture du spectacle avec un texte aux connotations médiévales ne faisait qu’amplifier cette impression.

Le quartet était inédit, un peu dans l’esprit « Premières Mondiales » en quelque sorte, et pourtant il a rudement bien fonctionné. Le piano de Tony « menait la danse » que Manuel ponctuait de ses rythmes envoûtants.

Pour couronner le tout, Liz donnait de la voix quand elle ne s’emparait pas d’une guitare ou d’une flûte à bec.

 

 

 

 

 

 

 

Assurément, cette collaboration entre Two’s Company et les Premières Mondiales, ce n’était pas du pipeau. Bref, avec un tel trio, je n’avais plus qu’à dérouler mes textes aussi confortablement installé à mon pupitre que Pépé dans ses charentaises. Et j’ai même utilisé des accessoires ! Un clin d’œil à Hamlet et à son crâne ? Allez donc savoir…

Essgée était à la manœuvre pour les photos. Elle avait décidé de travailler avec une longue focale pour nous tirer le portrait. Une sélection de ses clichés illustre cet article. Plan rapproché où l’on subodore une vraisemblable parenté entre l’ami Tony et le corsaire Francis Drake, alors que Manuel demeurait imperturbable.

Cadrages serrés pour se recentrer sur l’essentiel – le regard – mais aussi, une évocation de notre univers qui se ratatine quelque peu autour de nous depuis le printemps dernier. La partie vocale du quartet était en revanche bien moins discrète. N’est-ce pas, Liz ?

Quant au récitant, il avait choisi d’opter pour force mimiques, sans doute pour se caler sur cette phrase extraite de la première nouvelle interprétée : Non, ce n’est pas aux vieux sages que l’on apprend à faire des grimaces !…

Les deux « titulaires » de la section instrumentale habituelle reprendront prochainement leur place pour le concert du 16 octobre au Blue Monkeys à Angers. Toutefois, ce concert à Charcé St Ellier donne sacrément envie de faire fusionner plus souvent Two’s Company et les Premières Mondiales. De belles perspectives s’ouvrent avec ce concert des Journées Européennes du Patrimoine. Really !…

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