Une boulette angevine d’exception

Ce n’est pas si souvent que la chasse à la boulette se montre aussi fructueuse. Voyez plutôt : un seul dossier d’urbanisme et quatre jolies boulettes blotties à l’intérieur. Il n’y avait qu’à se pencher pour les ramasser. Il est vrai que ce bureau d’études est un peu un producteur renommé. Quand je vois arriver l’un de ses dossiers, je me dis toujours : Ah mon vieil Albert, ça sent la boulette ! Et il est rare que je n’en déniche pas une, ici ou là. Mais là, quatre d’un coup, je suis aux anges !

Je vais démarrer tout de suite par du lourd. Voilà qui vous mettra dans l’ambiance. Nan, je n’ai pas trouvé ça dans les colonnes de « Charabia-Magazine », mais dans un dossier décrivant un projet de rénovation urbaine. 

Le programme des constructions prévoit environ m² de surface de plancher (SP) répartis de la manière suivante :
– Environ 32 500 m² de SP dédiée potentiellement à la construction de logement allant du non pas de logement social sauf dérogation à l’accession libre et accession sociale

Personnellement, j’éprouve une affection particulière pour le « environ m² ». Un chiffrage aussi approximatif offre de bien belles éventualités. Si la syntaxe et la précision du propos sont en phase avec le projet lui-même, quelque chose me dit que l’affaire va être sacrément maîtrisée. On poursuit ? Allez, on poursuit :

Adapter le quartier aux évolutions de population : une pollution jeune (29 % des habitants a moins de 20 ans en 2010)

Les jeunes sont tous des voyous, c’est bien connu. Voilà que ce sont aussi des pollueurs, sinon des déchets. Ah, elle est belle, la jeunesse ! Vous noterez qu’elle n’a même pas droit au pluriel, la jeunesse.

Les travaux de démolitions devraient s’étaler entre 2019 et 20223, en fonction de l’avancement du relogement des immeubles concernés.

Oui, le doigt est parfois un peu traînant sur le clavier, et on double la mise avec une seule touche. Il y a bien une ancienne technique qui s’appelle « relecture », mais dans ce bureau d’études, elle doit être inconnue au bataillon.

L’avantage, c’est qu’au moins, en plus de 18000 ans, on devrait se donner le temps de faire les travaux, et de respecter les délais. Mais le principal, c’est que les immeubles, eux, seront relogés ; pour les gens qui y habitent, on verra plus tard.

Et pour finir, une petite dernière, toujours du même auteur. Un maître de la boulette assurément. Voilà qui pourrait laisser sans voix, sinon « aphrasique ».

Des mesures sont prévues afin de phraser les travaux de démolition avec les constructions neuves, de manière à permettre le maintien des activités.

A bientôt pour de nouvelles boulettes !

3 commentaires sur « Une boulette angevine d’exception »

  1. Mais enfin, Albert, si les dossiers d’urbanisme (entre autres) étaient destinés à être lus, ça se saurait !! C’était peut-être un poète, cet homme-là. Voire même un poète amoureux ….

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