Vous le savez parfaitement, vous qui musardez régulièrement au travers des méandres de ce site, la boulette angevine (B.A pour les intimes) est un peu la spécialité de la maison. Tantôt fondante, tantôt croustillante, la boulette est incontournable. Elle figure régulièrement au menu de ces pages, car elle suggère un regard souvent décalé devant les proses les plus déconcertantes – celles des bureaux d’études tout particulièrement. Parfois aussi, la presse locale permet de tomber sur des filons de belle qualité. Et puis, elles réjouissent toujours autant mon neveu Kevin dont le sourire, reconnaissable entre tous, est devenu lui aussi l’une des références de ce site.
Jusqu’ici, je n’avais pas eu cependant le bonheur de dénicher de la boulette de qualité supérieure. Un petit détour par le fort divertissant autant que captivant site de France Culture m’en a offert la possibilité. Du vrai bonheur ! Avec une saveur toute particulière, parce que « France Culture, tout de même ! ». Oui, quand on entend les mots « France Culture », l’on ne sort surtout pas son revolver, mais l’on songe que l’on va se confronter à du sérieux. Que le risible ne sera point au rendez-vous. Bref, l’on s’attend à du haut de gamme. Eh bien, pas du tout ! L’on peut parfaitement se taper sur les cuisses en se promenant sur franceculture.fr, stupéfait devant la pépite que l’on s’attendait plutôt à dénicher dans Le Courrier de Trifouillis-les-oies. Commençons par de la boulette de petite taille, avant d’aborder un mets bien plus consistant. L’on apprend donc en lisant un article intitulé « Un jeune loup vieux de 57000 ans » daté de ce 28 décembre que :
Contrairement à ce qu’on pensait, les loups de l’époque glaciaire mangeaient essentiellement des poissons et du saumon, et non pas du bœuf ou du bison. Malheureusement, de telles découvertes ne sont possibles que parce que le réchauffement climatique accélère la fonte du pergélisol.
Bon, l’histoire ne dit pas si c’était le menu de Noël de ce canidé contemporain de Néandertal retrouvé congelé. Mais en tout cas, l’on sent comme un flottement en matière de classification animale chez le rédacteur. Ajoutons pour le fun, que le bœuf pour cause d’élevage encore à inventer, devait être en ces temps reculés, un mets aussi abondant que la truffe noire de contrebande aujourd’hui. Restons dans le frisquet pour la suite du menu, et voyons après les toasts au saumon ce que nous a préparé la cuisine de France Culture.
Comme j’ai été contraint, pour vous faciliter la lisibilité de cette boulette, de grossir fortement le texte d’origine, celui-ci vous apparaît tronqué. Le voici dans son intégralité. Il est bien sûr question du mythe du Père Noël et de sa diffusion à travers le monde.
« Parce que ce Père Noël à barbe blanche et costume rouge qui annonce son arrivée en sonnant les cloches après avoir garé son traineau et ses reines à proximité d’une cheminée est une importation qui n’a pas encore trouvé toute sa place« .
Ce n’est plus de la boulette culturelle, mais de la pépite carrément culte, pas vrai ? Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je me dis que le Père Noël entouré de drag-queens, c’est du lourd ! Ce n’est pas l’image que je me faisais de Santa Klaus. Ou alors, ce vieux bonhomme d’apparence débonnaire est un fieffé polygame – ou pire un disciple de Landru – et dans ce cas, je passe la main aux féministes pour qu’elles s’occupent de son cas.
Est-ce que vous avez encore un peu de place pour un petit dessert ? Là, attention, l’on quitte les codes de la multiculture d’origine radiophonique pour aborder une dimension temporelle à vous laisser pantois. A côté, 2001, l’odyssée de l’espace du père Kubrick, c’est presque de la petite bière. Voyez plutôt :
Oui, l’informatique, cette fabuleuse trouvaille du génie humain peut donner lieu à l’apparition d’un tel message. C’est du moins celui que j’obtiens en démarrant l’ordinateur au bureau. On ne louera jamais assez les époustouflantes propriétés de Windows 10. Un rapide calcul vous apprendra que ledit mot de passe n’est plus valide depuis la bagatelle d’un peu plus de 420 ans et six mois (je vous ai fait grâce des jours additionnels). Nous voici donc au tout début du XVIIème siècle, soit en 355 avant Bill Gates. Déjà, par conséquent, l’ordinateur était inventé (Henri IV s’en servait du reste tous les jours, si, si !) ; ce qui place, preuve à l’appui, Steve Jobs et Bill Gates en position d’usurpateurs ou de plagiaires. L’on en découvre décidément tous les jours !…
Je vous donne rendez-vous l’année prochaine pour d’autres boulettes made in Anjou ou venant d’un peu plus loin. N’hésitez pas à m’adresser celles que vous pourriez croiser sur votre chemin. Elle rejoindront leurs semblables au fil de ces pages.
Je me suis régalée. Attention à la fausse route quand même, la dernière boulette est de taille !!
Une coquille lue récemment, que je me permets de mettre en contexte :
Depuis l’avènement du « barème Macron » visant à plafonner les indemnités versées au salarié victime d’un licenciement abusif, quelques rares Conseils des Prudhommes ont osé écarter ledit barème. Bon, les premiers qui s’y sont essayé ont perdu en Cassation, mais qu’importe, d’autres continuent (timidement) à résister, s’appuyant sur la législation européenne. Évidemment ces jugements sont largement relayés ! Lus et relus, on peut toujours espérer qu’ils fassent jurisprudence.
C’est dans ce contexte que le CPH de St Germain en Laye vient de donner droit à un salarié et lui a fait verser des indemnités supérieures au plafond. Dans le texte de ce jugement rare et attendu, on trouve ça :
« … que par conséquent, l’article 24 de la Chate sociale européenne révisée bénéficie d’une applicabilité directe en droit interne français entre les personnes privées ».
Dommage …..