A côté de la plaque

Je pense qu’il vous arrive de jeter un œil distrait – ou pas – sur les plaques apposées devant les cabinets des professions libérales. J’ose espérer que je ne suis pas le seul à me dire : « Tiens, Machin ou Truc possède vraiment un nom prédestiné pour faire ce boulot ! ». A contrario, il y a bien sûr ces patronymes qui prennent un peu le contrepied de l’idée que l’on se fait de la profession que ces gens ont choisie.

Je me souviens par exemple de la plaque de ce chirurgien dentiste (non, rien à voir avec la fameuse « plaque dentaire » !) qui annonçait la couleur : « Docteur Boucher ». Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n’aurais pas été pleinement rassuré…

J’ai trouvé tout récemment des exemples qui me semblent significatifs. J’ai eu envie de vous en faire profiter.

Commençons par :

Il est sûr que la médecine est parfois cruelle, notamment lorsqu’il lui incombe de dire la vérité à un patient (les politiques ont généralement « plus de mal » à s’atteler à l’exercice…). Mais là, je m’attends un peu au pire. Allez savoir si « jouer au docteur » ne tournera pas dans le cas présent, au « pouilleux massacreur » ?

Bon, pas de panique, en cas de mauvais traitements dûment attestés (certificat médical indispensable !), vous pourrez toujours vous tourner vers la justice.

Je vous ai trouvé l’homme de la situation :

 

 

Pas de doute, vous avez d’emblée la certitude que vous serez bien défendu(e). On imagine que les plaidoiries de notre homme doivent être assez recherchées. Notamment pour le suspense qu’elles peuvent laisser augurer.

 

Et enfin, juste pour le fun, un petit dernier qui n’est drôle que par la longueur du patronyme et par la facilité toute relative à retenir le nom en question. Vous noterez que pour prendre rendez-vous, les deux associés ont su faire synthétique.

Allez, puisque juste au-dessus, je vous parlais de politiques, j’ai glané une petite phrase comme je les aime et qui en dit long sur le piédestal sur lequel se placent les représentants du peuple. Ayant été quelque peu irrité par la Cour des Comptes qui trouvait à redire quant à sa gestion du budget de l’Abbaye de Fontevraud du temps où il était Président de la Région Pays de Loire, Jacques Auxiette a déclaré à la presse (Le Courrier de l’Ouest du 5 juin 2018) :

– Les magistrats n’ont pas à se substituer aux responsables politiques. »

Ben justement, s’ils étaient si responsables que cela, probablement que les magistrats n’auraient pas à le faire… Quant à la séparation des pouvoirs en démocratie, hein ?… On ne va pas s’arrêter là-dessus ! Mais il y a mieux encore : le même Jacques Auxiette ajoutait plus loin dans l’interview :

– S’il y avait eu rétention d’information, ça se serait su ! »

Alors là, nous balancer une telle phrase, c’est « total respect » ! Soit on se retrouve devant une pépite comme on n’en croise que peu dans une vie de traqueur de niaiseries, soit cette sentence révèle un politique lucide au-delà de l’imaginable – que dis-je ! un mutant apte à lire l’avenir. En gros, cet ancien président de région nous dit en substance : « je n’essaierai même pas de cacher les débris de la potiche sous le tapis, car je sais que Le Canard Enchaîné ou Médiapart ne font rien qu’à guetter mes moindres faits et gestes. Ah, ils n’ont pas la vie facile, nos politiques !…

 

 

1 commentaire sur « A côté de la plaque »

  1. Cette dernière phrase mériterait de devenir culte !! C’est évidemment drôle, mais en même temps … Comment dire ? … C’est d’une connerie abyssale (pardon, mais à ce stade-là, j’ai le droit d’être vulgaire, je le serai toujours moins que ceux-là qui sont sensés penser et travailler à nous construire un avenir soit-disant meilleur !).
    Je crois que j’ai trouvé : je suis affligée …
    Il faudrait peut-être que j’aille consulter de toute urgence ce bon vieux docteur Nuthrzmachin-bidule qui, lui au moins, donne la preuve qu’il sait bien s’entourer …

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