Ma « der des ders » sur Radio G ! ?

J’avoue très humblement que j’ai lambiné.  Et fatalement, le texte qui suit possède comme un petit goût de réchauffé. En même temps, il est indéniable que certains plats acquièrent de nouvelles saveurs  en effectuant des retours répétés dans la casserole. Il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à s’attarder quelques instants sur le cursus de la plupart de nos politicien(ne)s : les casseroles, ils/elles en promènent quelques unes. Mais passons, et revenons sur ce texte mis à réchauffer, et que j’ai servi encore tiède sur l’antenne de Radio G !, le 10 juin dernier… Si la version audio vous tente, c’est par ici.

 

Tout va donc pour le mieux, puisque nos chères têtes blondes, ou frisées, voire au crâne rasé, ont repris le chemin de l’école. Il était temps, car l’année scolaire n’en a plus pour longtemps. L’année s’achève aussi sur Radio G !, et pour l’occasion, je vous ai préparé, deux petites réflexions héritées de ce que nous avons connu ces derniers mois, et inspirées de ce que j’ai glané dans la presse locale. Tout d’abord, donc, les chères têtes blondes.

En effet, il était plus que temps que les cours reprennent, car j’ai ouï dire que certains parents hésitaient à renouer avec une mesure ayant fait ses preuves par le passé et que Charles Perrault rappelait dans son fameux conte du « Petit Poucet ». Aller les perdre dans les bois pour disposer enfin, d’un peu de tranquillité. Notez bien qu’avec la déforestation qui sévit à grande échelle sur toute la surface du globe, la pratique devient illusoire en certaines contrées.

Après avoir vécu quasiment sans interruption, avec leur progéniture, durant plus de deux mois d’affilée, certains parents en sont arrivés à réviser… le jugement qu’ils portaient sur ces feignasses d’enseignant(e)s qui, en temps normal, les déchargent, au moins pendant une partie de la journée, des despérados qu’ils ont engendrés. Comment ces professeur(e)s, parviennent-ils (elles), à gérer ces bataillons de Kevin et de Jennifer à raison d’une bonne trentaine par classe, alors qu’avec juste un ou deux échantillons à la maison, les parents envisageaient sérieusement la capitulation sans conditions ?

Bon, depuis la fin de leur captivité à domicile, Kevin et Jennifer rigolent beaucoup moins. En quelques semaines, leur école a bien changé. Je m’en suis aperçu en parcourant les pages du Courrier de l’Ouest duquel proviennent les photos ci-dessous. Un équipement complet – genre chirurgien accro au hockey sur glace, ou joueur de hockey pratiquant la chirurgie en amateur (c’est selon) – leur est dorénavant imposé pour entrer en orbite dans le système scolaire.
Pour mémoire, l’on se souviendra d’une certaine loi interdisant de dissimuler son visage dans l’espace public. J’ose espérer qu’une telle loi a été mise entre parenthèses depuis le début de la crise sanitaire. Mais comme l’on a coutume en France, d’empiler bien volontiers des textes parfois contradictoires, ce genre d’incohérence n’est pas à écarter. Mais c’est un autre débat. Aussi, revenons aux nouvelles conditions de vie dans ce « Scolaire de la peur ».

A l’intérieur, plus moyen de lorgner sur la copie du voisin de table : le plus proche camarade de classe se tient désormais à 5 bons mètres. Du coup, les presbytes précoces devraient se trouver favorisés par les nouvelles dispositions en vigueur.


Quant au temps de la récréation, il s’apparente à une promenade dans la cour de Fleury-Mérogis. Depuis son mirador, le surveillant ouvre l’œil : Kevin, retourne dans ton cercle tracé au sol ; tu t’approches bien trop de Brandon. Tu veux tomber malade, ou quoi ?! » hurle-t-il à travers son mégaphone.

 

En somme, les élèves découvrent ce que « distanciation sociale » veut dire. On espère que leurs enseignante(e)s leur auront expliqué qu’il s’agissait d’un fameux oxymore.

Honnêtement, quel monde sommes-nous en train de laisser à nos mouflets, pour leur inculquer, dès leur plus jeune âge, les joies du Goulag ? Déjà qu’ils étaient appelés à découvrir la sexualité sur fond de sida, qu’ils devraient s’adapter à des étés à 40 °C, se réjouir d’accepter des jobs à 2 € de l’heure, se résigner à se faire des papillotes avec leur droit à la retraite, voilà qu’on ajoute encore sur leur avenir, le Covid 19 ! Leurs premiers bisous s’inspireront du tableau de Magritte, « Les Amants », mis en exergue de cet article, maintenant que chacun(e) se doit de porter un slip kangourou sur le visage. Le grand retour du chic vestimentaire !

Le monde des adultes n’avait pas grand chose de folichon à offrir aux générations futures ; maintenant qu’il avance masqué, « ce monde », il en devient même carrément effrayant.
J’espère que tous les Kevin et autres Jennifer gardent le moral. Ils/elles vont en avoir besoin.

 

 

 

 

 

Et puis, avec ce retour « à l’anormal », il a paru opportun de réfléchir à des financements complémentaires. Ceci afin de compenser le manque à gagner enregistré par une économie ayant pris les couleurs de la Bérézina. Et donc, l’on s’est remis légitimement à parler de l’impôt sur la fortune – ce bon vieil ISF. Notamment dans les colonnes du Courrier de l’Ouest. Le quotidien local a ainsi donné la parole à un responsable local de la CGT, ainsi qu’au président du MEDEF de Maine-et-Loire. Autant dire que sans surprise, les deux avis divergeaient sensiblement.

Le dirigeant du MEDEF s’est ainsi plu à insister sur le peu d’intérêt que représentaient les malheureux milliards qu’aurait pu générer l’ISF. Il a parfaitement raison : 2 ou 4 milliards ne sont que broutilles. Comme le sont le million de procès-verbaux établis par les forces de l’ordre durant le confinement. Une « somme plancher » de seulement 135 millions donc, ainsi récoltée avec ces PV, n’est-ce pas totalement anodin, compte-tenu des montants qu’il nous faut trouver pour juguler les conséquences de l’épidémie ? Allez, je sens bien que le Ministère de l’Intérieur ne tardera pas à décréter une amnistie générale en nous annonçant que « les PV du confinement, c’était pour rire ! ». Aussi, si 135 millions ne riment à rien, que 4 milliards ne servent pas à grand-chose, est-il bien justifié de maintenir l’impôt sur le revenu ?
Pour les ménages les plus riches, évidemment ; les plus pauvres en étant par définition dispensés. Oui, les pauvres connaissent toutes les ficelles pour échapper à leurs obligations ! Je ne vous apprends rien…

Pourtant, chacun sait – et ce n’est pas le président du MEDEF qui me soutiendra le contraire – que plus le riche s’empiffre, plus il a faim. Et plus il a faim, plus il laisse tomber gracieusement de miettes, depuis son beau service en argent posé sur sa belle nappe brodée. Des miettes dont se contentent les pauvres. Les pauvres, c’est bien connu, se satisfont de peu. Indéniablement, la solution à tous nos maux économiques passe par une protection accrue des plus favorisés.

Le nanti est la catégorie sociale à préserver coûte que coûte. Il en va de l’avenir de notre pays ! L’on cherche bien à maintenir en vie les derniers ours polaires, alors que le mode de vie des plus riches est menacé sous nos fenêtres ! Oui, cher lecteur, chère lectrice, sous nos propres fenêtres !… Et pour échapper à ce danger bien plus redoutable encore que le coronavirus, il faut d’urgence supprimer toute contribution fiscale des plus riches au fonctionnement de la société – fût-elle d’ordre symbolique. Un peu de réalisme, que diable, Messieurs du Gouvernement !

C’est curieux, un tel canevas fiscal me rappelle étrangement une époque… Ah oui, bien sûr, celle de l’Ancien Régime d’avant 1789 !…

 

P.S : N’hésitez pas à aller faire un tour sur le site d’Antoine Chereau, un dessinateur au ton autant percutant que redoutablement efficace.

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