Je l’admets bien volontiers : il y a un moment que j’avance masqué sur Internet. Celles et ceux qui lisaient déjà mes petites humeurs aux temps anciens où j’étais hébergé par Télérama, en savent quelque chose. Certes, un masque vénitien – fût-il virtuel ! – n’a que peu de similitude avec sa déclinaison chirurgicale qui fait tant fureur de nos jours.
Entre nous, quel retournement de situation, n’est-ce pas !? Un objet considéré primitivement comme étant inutile pour toute personne n’étant pas malade, et dont l’efficacité n’était de toute façon pas prouvée, est devenu obligatoire pour effectuer le moindre déplacement. Toute « liberté prise » vis-à-vis de cette injonction étant par ailleurs susceptible de se solder par une prune à 135 €. Aparté : vous avez remarqué ? Désormais, tout est à 135 € pour la maréchaussée ! Cela me rappelle les foires à 10 francs d’avant 2002. Fin de l’aparté.
Passer en quelques mois, aux yeux des plus hautes autorités, du mépris quasi-absolu au plébiscite force le respect. Si, si ! Visiblement, la géométrie variable n’a pas cours que dans l’aéronautique…
Est-il si loin ce temps ou une ancienne porte-parole du Gouvernement nous annonçait avec aplomb, que ne sachant pas elle-même placer ledit masque sur son visage, les gueux – passablement limités sur le plan intellectuel – que nous sommes ne risquaient guère de savoir l’utiliser ?… Entretemps, évidemment, les connaissances ont évolué….au moins autant que les stocks de masques. Car il n’est pas totalement infondé de penser que dans toute cette histoire, notre bon gouvernement a fortement tendance à se comporter comme un chef de rayon de chez SuperflU.
Tout ceci pour vous dire que je m’interroge : Vais-je devoir modifier mon avatar pour cause de pandémie persistante ? Au train où va cette affaire post-pangolinesque, l’hypothèse apparaît non nulle. D’autant que j’ai pu récemment constater que ce si lucide La Boétie s’était retrouvé lui aussi – du moins sa statue – affublé du fatidique bâillon. Tout un symbole ! Alors, si même celui qui révéla en pleine lumière la notion de servitude volontaire rentre dans le rang, où va-t-on ? Car l’action est suffisamment (im)pertinente pour s’éloigner de la classique blague de potache. La personne qui a recouvert d’un masque anti-miasmes ce cher Etienne de La Boétie nous dit que :
Oui, nous en sommes là au pays de Descartes. Le discernement s’est éclipsé au profit de la pétoche « en prailleme taillemeu » comme on le dit si bien en BFM TV dans le texte. Une frousse généralisée s’est emparée de la population, et pour les marchands de trouille que sont les medias (du moins, la plupart d’entre eux), c’est pain bénit.
En effet, un peuple qui a peur réfléchit-il encore ? Peu probable. Par contre, il est vraisemblable qu’il consomme. Pour compenser. Donner les foies à tout un pays pour relancer l’économie, il fallait y songer. Décidément, les ultra-libéraux ne sont pas à court d’imagination !
Mais finalement pourquoi se soucier du sort qui est réservé à nos libertés ? Car tant qu’on a la santé, n’est-ce pas !… !
P.S : En guise de bonus, une petite tribune que je relaie ici, et qui reprend grosso modo ce que j’ai pointé ci-dessus. Et là, ce n’est pas du propos de saltimbanque, non, Madame !… C’est du discours de scientifiques. Bonne lecture !