Retour sur notre « sacré bazar » du 4 juin

Pour un premier concert de l’année en plein air, il faut reconnaître que la météo, sans se montrer clairement hostile envers nous, n’a pas non plus manifesté un enthousiasme débordant. Était-ce parce que Tony et Liz, nos deux ami(e)s originaires d’outre-Manche – et complices – de Two’s Company partageaient l’affiche avec nous, ce soir-là à Châteauneuf sur Sarthe, que la température semblait calquée sur celle en vigueur à Edimbourg à la fin de l’hiver ? Allez donc savoir…

La possibilité de remettre le nez dehors pour voir et faire du spectacle vivant est certes à nouveau possible ; mais l’été n’en avait visiblement pas été informé par les instances gouvernementales. Ou alors, il tirait la gueule, l’été. Il avait décidé de demeurer confiné. C’est donc équipé(e)s de nos polaires de saison (il est vrai que nous n’étions encore que début juin !) et/ou de châles généreusement prêtés par l’élue locale à la Culture, que nous nous sommes installé(e)s sous un barnum – un tantinet bas de plafond -, en croisant les doigts pour que les conditions météorologiques n’empirent pas davantage. Vous me croirez si vous voulez, mais même après avoir poussé la chansonnette à la fin de notre premier texte, le temps est resté au sec.

Nonobstant ces degrés centigrades restés au vestiaire, le cadre qui nous environnait était fort agréable. Les bords de Sarthe tout proches et la proximité immédiate de la Maison de la Rivière – le musée local – conféraient à notre prestation de bucoliques allures de guinguette. Quant au magnifique tilleul qui étalait ses branches au-dessus de nos têtes, il offrait un petit côté Unter den Linden à ce concert, pourtant donné bien loin de Berlin.

Le temps que l’ami Thierry remette un peu d’ordre dans ses partitions, et c’était parti ! Histoire de montrer que les Premières Mondiales même par seulement 12 °C, c’est du sérieux, Thierry a démarré à la veuze – cette cornemuse rudimentaire mais ô combien efficace – pour amorcer le récit des tribulations en Orient de Cucurbita De La Varenne.

Une célébrité discrète et passablement apocryphe, qui néanmoins apporte toujours son lot de bonne humeur médiévale à l’auditoire qui accueille ses aventures. Une plongée historique au cœur du haut moyen âge, il fallait bien cela pour nous mettre en jambes !…

 

Liz d’ailleurs le confirmait ; emportée qu’elle était par les rythmes de son bohdran surgis comme par magie du XIIIème siècle.

Le spectacle avait pour titre, « Un sacré bazar », et force est de constater que l’étalage de tout l’attirail de Maître Thierry était de nature à parfaitement illustrer cet intitulé. Celles et ceux qui nous suivent depuis quelques années maintenant savent que Thierry joue un peu les hommes-orchestres aux Premières Mondiales.

Vous qui peut-être découvrez la formation à travers la restitution de ce concert comprendrez que quand il délaisse la guitare, c’est pour mieux s’emparer de sa flûte traversière ou de ses percussions. Il faut dire que Liz agissait si je puis dire de concert avec lui, puisqu’elle alternait les performances vocales avec les phases instrumentales.

Ce 4 juin, à Châteauneuf sur Sarthe, il y avait donc de l’inventivité musicale pour tenter de réchauffer l’atmosphère !… Il me faut humblement admettre que le thermomètre – à l’inverse de notre public – est resté désespérément froid à nos tentatives.

N.B : Vous remarquerez au passage que Tony, notre pianiste préféré, et moi portions le même chapeau. Enfin, le même modèle…

J’ai oublié de vous signaler un détail d’importance : notre spectacle concluait la cérémonie de remise des prix du premier concours de nouvelles organisé par la commune des Hauts d’Anjou. Le thème de ce concours était du reste fort à propos en ces temps de confinements à répétition, puisqu’il s’agissait des libertés. D’où l’insertion à notre programme d’un texte rédigé à la toute fin du premier confinement – millésime 2020 ! -, que j’ai nommé « 2026, un petit air de 1984 ». Pour sa première représentation en public, je crois que l’on ne pouvait trouver meilleur prétexte.

 

Nous avons terminé le concert avec un conte traditionnel, « Le magicien de Venise ». Et d’ailleurs, c’est à se demander si cette notion de magie n’avait pas contaminé, soit le pianiste, soit la photographe, pour que l’on ait soudain l’impression que de la végétation s’échappait du clavier de Tony. Etonnant, n’est-ce pas ?

Les instantanés saisis lors de ce spectacle l’ont été par Essgée, notre photographe officielle, ainsi que par Philippe Coutant qui, motivé par la curiosité, est venu nous écouter. Un grand merci à ces deux chasseurs d’images pour leurs prises de vues, réalisées dans une lumière de grisaille soutenue. Un grand merci aussi à la municipalité des Hauts d’Anjou, de nous avoir à nouveau fait confiance, et tout particulièrement à Christine, l’enthousiaste adjointe à la Culture, qui a monté ce projet avec nous.

1 commentaire sur « Retour sur notre « sacré bazar » du 4 juin »

  1. Eh oui, on en parle toujours à la maison des franco-britanniques – merci à Christine pour son polaire – mais on conteste l’idée que notre présence était pour quelque chose dans cette affaire pluviale. Statistiquement, il pleut plus à Paris qu’à Londres: 641mm par an à Paris contre SEULEMENT 583.6mm à Londres. J’ai terminé mon plaidoyer.

    Ceci dit, c’était vachement sympa les gars! A refaire!

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